"à la mémoire de toutes ces femmes à qui le soleil tourne le dos dans les ruelles d'Abidjan et de tous les trous noirs que l'humanité a lâchement abandonné"
Enfermée dans le silence de sa souffrance
Elle vit chaque souvenir comme un enfer
Chaque parcelle de son corps la répugne
Et sur chaque visage qui la dévisage
Se devine des traces de mépris et de dédain
Le mal est en elle
Et l’enfer la suit
Oh ciel ! d’où vient-il
Que donner vie soit si répugnant ?
D’où vient-il que le fruit de ses entrailles
Inspire tant de haine ?
Sa mémoire résonne de tous ces coups de boutoirs
Qui la déchirent la transpercent et la déchirent encore
Et à chaque jet qu’elle reçoit en elle
Elle supplie l’enfer de la happer
Et mille fois elle maudit le paradis de l’avoir abandonné
Et le vent doucement
Emporte ce qui lui reste d’humanité…